Les Feux de la Saint-Jean à Oran

Alicante se prépare à célébrer les Feux… tout comme cela s’est fait en Algérie

Tout est prêt pour célébrer la nuit de la Saint-Jean. Mais comment était-ce autrefois ?

    Lorsque les émigrés s’installent dans leur nouveau lieu de vie, ils cherchent naturellement à maintenir des liens avec leur terre d’origine. Ils recherchent des éléments familiers pour faciliter leur adaptation. Le climat est l’un d’eux. Même aujourd’hui, les personnes originaires de régions ensoleillées rencontrent des difficultés à s’adapter aux zones froides et peu lumineuses. En ce sens, le climat de l’Algérie ressemble beaucoup à celui de Valence, et la proximité de la mer joue un rôle crucial pour ceux qui y sont nés. Elle leur permet de se sentir un peu plus proches de chez eux.

    L’Algérie ne fait pas exception. Le folklore et les traditions valenciennes sont arrivés avec les émigrés dans le nord de l’Afrique. En 1932, l’industriel alicantin installé à Oran, Carlos Ramos Pinsa, créa avec des Français et des Alicantins le Comité des fêtes d’Alacant. Un an plus tard, le maire d’Alicante ainsi que les personnalités chargées des festivités voyagèrent à Oran pour assister à l’élection de la reine des Fêtes d’Oran et à l’allumage des feux, cinq ans seulement après leur création à Alicante.

    Un lien festif s’établit alors entre les deux villes, avec des visites réciproques de leurs délégations, jusqu’au début de la guerre civile. Quelques semaines avant le conflit, les liens entre Oran et Alicante étaient toujours bien vivants : les autorités alicantines accueillirent une délégation oranienne venue participer aux festivités de la Saint-Jean. Parmi les nombreux discours prononcés lors de l’événement, celui du maire adjoint d’Oran, M. Pacheco, fut particulièrement remarqué. Il s’exprima « en parfait castillan » sur l’affection entre les deux villes, saluant « la beauté des fêtes des feux et les idéaux communs qui animent la France et l’Espagne sur le chemin du progrès ».

    📘 Cette histoire, et bien d’autres encore, sont racontées dans Pieds-Noirs, patronymes de Valence et d'Alicante en France.